
Les intérêts d’emprunt versés par certains contribuables pour acquérir ou souscrire des titres de la société dans laquelle ils travaillent peuvent être déduits au titre de leurs frais réels. Présentation de ce dispositif.
Champ d’application
Les salariés et les dirigeants assimilés peuvent déduire de leur rémunération, au titre des frais professionnels réels, les intérêts d’emprunt et autres frais supportés pour acquérir ou souscrire des titres (parts ou actions) de la société dans laquelle ils exercent leur activité professionnelle principale.
Les dirigeants concernés sont ceux dont la rémunération est imposable dans la catégorie des traitements et salaires (dirigeants de sociétés anonymes ou de sociétés par actions simplifiées, gérants majoritaires de sociétés à responsabilité limitée n’ayant pas opté pour le régime fiscal des sociétés de personnes…).
La société dont les titres sont acquis doit, quant à elle, être soumise à l’impôt sur les sociétés et exercer une activité commerciale, industrielle, artisanale, agricole ou libérale. Ne sont donc pas visées les sociétés ayant pour activité la gestion de leur propre patrimoine mobilier ou immobilier.
Condition d’application
Pour que les frais soient déductibles, la détention des titres doit être utile à l’acquisition ou à la conservation des revenus du contribuable. Cette détention doit en effet lui permettre d’exercer son activité professionnelle en qualité de salarié ou de dirigeant et non pas répondre uniquement à un objectif patrimonial. Malheureusement, pour le respect de cette condition, le seul exercice de l’activité professionnelle par le contribuable au sein de la société n’est pas suffisant.
Limitation de la déduction
Enfin, la déduction est limitée dans son montant. En effet, seuls peuvent être déduits les intérêts correspondant à la fraction de l’emprunt qui n’excède pas le triple de la rémunération annuelle perçue ou escomptée par le contribuable lors de la souscription de l’emprunt.
Non-cumul avec d’autres réductions d’impôt
Les versements qui ont bénéficié de la déduction des intérêts d’emprunt ne peuvent pas également donner lieu à la réduction d’impôt sur le revenu ou d’impôt de solidarité sur la fortune pour souscription au capital de PME ni à la réduction d’impôt sur le revenu pour reprise d’une PME. Il en va de même lorsque les titres sont inscrits dans un plan d’épargne en actions ou un plan d’épargne salariale.
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