Jusqu’à présent, le télétravail était uniquement régi par un accord national interprofessionnel (Ani) du 19 juillet 2005, applicable aux entreprises appartenant aux secteurs professionnels représentés par le Medef, la CGPME et l’UPA. Désormais, plusieurs dispositions du Code du travail encadrent le télétravail et s’appliquent à tous les employeurs, quel que soit leur secteur d’activité. Le point sur cette nouvelle réglementation.
Définition du télétravail
Le Code du travail définit le télétravail comme « toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail, qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur, est effectué par un salarié hors de ces locaux de façon régulière et volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication ».
Cette définition n’imposant pas que le travail soit réalisé en totalité hors de l’entreprise, les salariés qui alternent travail dans l’entreprise et en dehors en fonction, par exemple, des jours de la semaine, sont donc bien des télétravailleurs. En revanche, les salariés effectuant occasionnellement un travail chez eux (par exemple, les cadres qui travaillent le week-end pour finir un travail urgent) sont exclus du champ d’application de la réglementation du télétravail.
Caractéristiques du télétravail
Cette modalité d’activité doit résulter d’un accord de volontés entre le salarié et l’employeur concernés. Aussi, le télétravail doit être prévu par le contrat de travail ou par un avenant ultérieur. Étant précisé que le refus d’un salarié d’accepter un poste de télétravailleur ne peut pas constituer, en soi, un motif valable de rupture du contrat de travail.
Par ailleurs, le télétravail doit également être réversible pour chaque partie. Les conditions de retour à une exécution du contrat de travail sans télétravail doivent ainsi être prévues à l’avance.
Obligations de l’employeur
En cas de télétravail, l’employeur doit notamment prendre en charge tous les coûts découlant directement de l’exercice du télétravail (matériels, logiciels, abonnements, communications et outils…) et organiser chaque année un entretien avec le télétravailleur portant entre autres sur ses conditions d’activité et sa charge de travail. Il est également tenu de donner priorité à ce dernier pour occuper ou reprendre un poste sans télétravail conforme à sa qualification et à ses compétences professionnelles et de l’informer de la disponibilité d’un tel poste.
Enfin, l’employeur doit fixer, en concertation avec le salarié, les plages horaires durant lesquelles il peut habituellement le contacter.
Par ailleurs, l’employeur est tenu de respecter ses obligations de droit commun vis-à-vis des télétravailleurs comme à l’égard de n’importe quel autre salarié. En effet, les salariés en télétravail doivent bénéficier des mêmes droits et avantages légaux et conventionnels que ceux applicables aux salariés en situation comparable travaillant dans les locaux de l’entreprise tels que, par exemple, le même accès à la formation et aux possibilités de déroulement de carrière ou les mêmes droits collectifs.
Mise en télétravail d’office
Si l’accord du salarié est normalement requis pour passer en télétravail, la loi prévoit toutefois désormais qu’en cas de circonstances exceptionnelles telles qu’une menace d’épidémie ou de force majeure, la mise en place du télétravail peut alors être considérée comme un simple aménagement temporaire du temps de travail. Les modalités de cette mise en place restant toutefois à définir par décret.
© Les Echos Publishing 2012