Avant même leur sortie, Allo et Duo, les nouvelles applications de communication de Google sont critiquées pour leur manque de sécurité.
Lors de sa conférence annuelle pour les développeurs qui s’est tenue la semaine dernière, Google a présenté deux nouvelles applications de communication pour smartphones et tablettes. Allo, la première, est un outil de messagerie instantanée. Il est possible de l’utiliser sans qu’il soit nécessaire de créer un compte Google. Un simple numéro de téléphone est suffisant. En termes de fonctionnalités, Allo s’appuie sur la puissance du nouvel Assistant Google grâce auquel il est possible, notamment, d’enrichir les conversations de résultats de recherches Internet, ou d’enregistrer automatiquement une date de rendez-vous dans l’agenda. En outre, via l’analyse des messages (textes ou photos) réalisée par les serveurs de Google, Allo propose une liste de réponses « adaptées » dans laquelle le destinataire n’a plus qu’à faire son choix.
Duo, la seconde application, est un outil de discussion vidéo de type Facetime. Il permet seulement à deux personnes de communiquer. Selon Google, il fonctionne même lorsque le réseau offre un faible débit. Lors d’un appel entrant, Duo affiche le visage de l’appelant. Ainsi, l’appelé est en mesure de l’identifier avant même de décrocher.
Un système de chiffrement contesté
Bien qu’elles ne soient encore proposées qu’en mode « préinscription » sur les plates-formes de téléchargement, ces applications font l’objet de nombreuses critiques non pas sur leur pertinence ou l’intérêt de leurs fonctionnalités, mais sur leur système de chiffrement de bout en bout. En effet, ce dernier, bien que présent sur les deux applications, n’est proposé qu’en option. Autrement dit, il doit être activé par l’utilisateur pour entrer en action. Pour de nombreux observateurs, cette situation conduira la majorité des utilisateurs à ne pas activer cette option et ainsi à laisser leurs données circuler en clair notamment au bénéfice de Google. Plus radical, Edward Snowden, dans un récent tweet, invite à renoncer, pour le moment du moins, à utiliser ces applications.
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